La vie mauve

C’est un saupoudrage de souvenirs, à l’origine. Il y avait les couleurs vues et reconnues, mais aussi autre chose, des tonalités qui n’existaient que sous une certaine lumière, celle des réverbères qui changeaient le bleu en mauve, celle du ciel avant l’orage, celle de la poussière sur les vitres légèrement opalescentes d’une serre, des nuances associées à un son ou une senteur, voire à des mots. Il y avait aussi les couleurs impossibles : celles des bulles de savon, celles du nacre, qui avaient une réalité tangible pour moi, avant de connaître le sens d’iridescence. La couleur qui change selon le point de vue de l’observateur me paraissait quelque chose d’improbable et de fascinant. Plus tard, j’ai retrouvé cette qualité si présente (mais inexistante, au fond) dans la célèbre phrase de Flaubert : « Dans Salammbô, j’ai voulu donner l’impression de la couleur jaune. Dans Madame Bovary, j’ai voulu faire quelque chose qui fût de la couleur de ces moisissures de coins où il y a des cloportes. » Si un roman est plus qu’une couleur, on peut, en revanche, associer certaines tonalités à son contexte,  qui resteront dans la mémoire du lecteur lorsqu’il aura oublié, peut-être, l’essentiel de l’intrigue. Concernant l’exemple, je n’associe pas Salammbô à du jaune, mais plutôt à un mélange de pourpre, d’orange et de gris foncé ; Madame Bovary m’apparaît comme une photographie en noir et blanc, mais je n’ai aucun souvenir d’éléments chromatiques particuliers dans aucun des deux romans… Chaque lecteur de roman fabriquerait ainsi sa propre iridescence, symbolique et affective.

Au sens propre, l’irisation est un motif que l’on rencontre, par exemple, rarement dans un décor littéraire médiéval, où les couleurs surgissent denses et brillantes. L’iridescence est en revanche liée aux variations de la lumière sur l’or et aux reflets des pierres précieuses, à certaines matières minérales ou animales (écailles, élytres). Ainsi l’adjectif chatoyant, qui apparaît au XVIIIe siècle, renvoie à l’œil du chat et à la pierre de même nom. Comme le montre l’iconographie, l’aspect irisé semble également très bien diffusé dans les étoffes au temps où l’on commence à évoquer des chatoiements, et dans l’expression « l’orient d’une perle », à une époque où la plupart des perles venaient déjà d’Amérique et non plus d’un Orient rêvé. Le terme cependant restera, même pour désigner les perles artificielles élaborées avec une substance qu’on appelait, au XVIIe siècle, essence d’orient.   



Deux robes chatoyantes du XVIIIe siècle


Francisco de Goya, La Condesa de Chinchón


Thomas Gainsborough, Portrait of Mary Countess Howe

Commentaires

  1. Je cite un auteur qui m'est proche, dont vous apprécierez peut-être le pessimisme fin de siècle:

    "vous ne serez pas surpris d’apprendre que les couleurs sont une production du cerveau décodant les informations reçues de l’œil: donc, les couleurs n’existent pas "objectivement". Par contre, on peut partager ce mensonge, puisqu’il est gobé par la plupart des personnes avec lesquelles on pourrait en parler. Quelle est la somme des mensonges pouvant être ainsi partagés sans contestation? Toute information est sujette à interprétation vraie ou fausse, les langages sont inaptes à reproduire l’ensemble des phénomènes que nous percevons et la notion même de réalité n’a de validité que pour l’unique regard personnel porté sur le monde...".

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  2. Oui et non : ce genre d'affirmations, très "fin de siècle" (ou très romantiques?) méritent d'être approfondies. S'il y a mensonge, c'est qu'il y a vérité. On ne peut pas nier la notion même de réalité et parler en même temps de mensonge (mensonge par rapport à quoi?) Si l’ambiguïté est fascinante, que ce soit celle des effets optiques, littéraire, picturale ou autre, c'est parce qu'en s'éloignant d'un système de référence, elle le reconnaît implicitement. Autrement dit, pour l'apprécier, il faut sortir de l'unique regard personnel porté sur le monde; elle est incompréhensible sinon.
    Un exemple est pour moi celui des jeux de mots phonétiques. J’ai toujours été (et je suis) imperméable aux jeux de mots, et je pense que mon double registre linguistique en est la cause. Si j’entends le mot « rayo » (éclair, mais aussi rayon), je pense aussitôt à une couleur bleutée métallique (le reflet sur les nuages ?), tandis que « rayon » évoque pour moi des constructions plus complexes, comme « rayon vert » ou le faux ami « rayón » (griffure). Mes associations d'idées ne seront jamais phonétiques, mais sémantiques, et le côté affectif de l'ambiguïté phonétique m'échappera toujours. Je ne le considère pas alors comme mensonge mais comme un système de référence qui n'est pas mien.

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  3. Les registres linguistiques permettent aussi d'étonnantes re-créations à celui qui ne maîtrise pas une langue, mais l'a apprise phonétiquement.
    Selon mon expérience, cela fonctionne bien en néerlandais: "poisson volé" à la place de "poisson bouilli", "pain de journal" au lieu de "pain de seigle", "lavabo" à la place de "gaufre", etc.
    Dans la conversation courante, le résultat ressemble aux cut-ups de Gysin et Burroughs. Il ne reste plus qu'à trouver le public qui apprécie; le milieu familial étant le plus indulgent.

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  4. Cette perception de l'oeil me fait penser à ce livre d'un psychanalyste, Gérard Wacjman "L'oeil absolu".
    Il étudie "l'extension du domaine de l'oeil" (qui n'est pas l'extension du domaine du regard). C'est un peu éloigné de votre sujet mais cela m'y a fait penser.

    Si Paul Eluard voit des "oranges bleues" ou un "bleu comme une orange", ce n'est pas un mensonge. La perception des couleurs est personnelle et, comme vous le dites Inma, varie selon la lumière : La lumière naturelle, la lumière artificielle mais aussi sans doute, selon notre lumière intérieure (votre "iridescence, symbolique et affective".)

    @ P-A. Inma et moi citons nos auteurs (0_0)!
    Le vôtre, ne serait-il pas Umberto Eco (=_=)?

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  5. Ambre, hélas, même à vous, je ne puis !
    Car, à la vanité de vouloir me citer,
    Se joint la pudeur de ne pas me nommer.
    C'est sur le dernier blog qu'on le lit.

    A propos de couleurs, je rappelle l'existence de ce site riche en mots: http://pourpre.com/

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  6. Pierre-André, j'aurais dû le deviner!
    J'aime bien le verbe "gober" (=_=) inusité aujourd'hui.
    J'ai une fâcheuse tendance à gober tout ce que MES AMIS me disent. Je mourrai "gobeuse".
    Excellent ce site sur "la couleur". Merci.

    Les robes rajoutées par Inma reflètent bien cette "nacre" chatoyante. Le petit air ingénu et la coiffure de la Condesa de Chin...chon sont charmants, son regard est doux. Celui de la Comtesse Mary Howe est dur et n'a rien de chatoyant malgré la douceur de sa robe. Comme quoi, "l'habit ne..."(0_0)
    Deux beaux tableaux.

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  7. Effectivement: comme Madame Bovary se déroule en Normandie, c'est un roman gris-bleu pâle.
    Je vois Salammbô (fantaisie orientaliste) sous une couverture à rayures horizontales vermillon, jaune bouton-d'or et bleu phtalo.

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  8. On pourrait ainsi évoquer les couleurs que nous rappellent d'autres romans.
    -"Mémoires d'Hadrien": blanc, ocre, doré.
    -"Du côté de chez Swann" : rose, vert pâle, améthyste, gris foncé...

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  9. Me voilà prise au piège, je ne lis pas de romans (ou si peu)... Peut-on dire par exemple que les ouvrages de Philip Roth sont des romans? Ils sont si autobiographiques. Si oui, alors je n'y vois que du gris, du noir et... du rouge. Cette dernière est le sang qui continue de circuler dans ses veines et du désir de vivre. Malgré tout, malgré la jeunesse qui s'enfuit.

    Pardon. J'aurai dû trouver quelque chose de plus chatoyant:)

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  10. Encore une petite citation pour enrichir le débat:
    "Le monde est ma représentation. — Cette proposition est une vérité pour tout être vivant et pensant, bien que, chez l’homme seul, elle arrive à se transformer en connaissance abstraite et réfléchie. Dès qu’il est capable de l’amener à cet état, on peut dire que l’esprit philosophique est né en lui. Il possède alors l’entière certitude de ne connaître ni un soleil ni une terre, mais seulement un œil qui voit ce soleil, une main qui touche cette terre ; il sait, en un mot, que le monde dont il est entouré n’existe que comme représentation, dans son rapport avec un être percevant, qui est l’homme lui-même."

    J'aime bien la version sans images de votre billet sur Segantini, celle de 24h. Elle nous laisse tout imaginer.
    A propos de la couleur des romans, je suis toujours plongé dans Thomas Bernhard. Son "Extinction" lance des rayons vert-olive et pourpre qui griffent la pensée, si l'on peut dire.

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  11. Schopenhauer ?

    Dans le langage contemporain, on utilise l'adjectif "glauque" pour exprimer un climat incertain et nauséeux, alors qu'il s'agit simplement de la couleur de la mer (sans tangage, ni roulis).

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  12. "Le monde est ma représentation" : comme Inma plus haut, je dirais "oui et non". Je trouve cette façon de voir assez radicale et très égocentrique. Pour moi, le monde n’EST pas la représentation que je m’en fais. Il y a le monde et sa réalité propre d’un côté, ET le sujet pensant, qui perçoit le monde à travers ses propres sens, son propre filtre, et s’en fait ensuite une image et une représentation abstraite qui est sienne. Mais la réalité externe existe en elle-même, elle n’a pas besoin de moi ni de mes représentations pour exister.
    Selon moi, elle existe en elle-même, mais on ne peut jamais réellement la connaître ni l’appréhender totalement, puisque dès l’instant où on la perçoit, elle passe par notre filtre subjectif.
    La "vérité" universelle dont parle Schopenhauer n’est vérité que pour lui-même, puisque pour lui le monde n’existe pas hors de ses représentations, il n’y a donc pas de vérité universelle possible.

    La peinture, les couleurs, le jaune, le soleil, tout ceci m’a fait penser à cette phrase de Picasso ressurgie du fond de ma mémoire :
    "Certains peintres transforment le soleil en point jaune ; d’autres transforment un point jaune en soleil".

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  13. Certes, on pourrait le dire, mais le concept d'existence est intimement lié à une nature humaine provisoire & temporaire, qui le projette sur son environnement: le monde se fiche complètement d'exister ou pas, et d'être ou pas la réalité de ses passagers éphémères. Le Pessimiste de Francfort avait quand même du bon, même si ça fait mal...

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  14. "Mais la réalité externe existe en elle-même, elle n’a pas besoin de moi ni de mes représentations pour exister."

    Disons que si Blanchon s'approchait et coupait le fil qui relie l'ordinateur au routeur d'un coup de ses délicates incisives, la réalité qui existe en elle-même se rappellerait brutalement à moi (et à vous, qui ne me liriez plus), en dehors de toute représentation.

    Parfois il ne faut pas grande chose...

    Merci à tous pour vos intéressants commentaires. Je vous répondrai plus en détail dès que je pourrai.

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  15. "Le monde est ma représentaion"... "Une connaissance abstraite et réfléchie..." j'aime cette formule et pour ma part j'adhère à la citation de...? l'Acratopège. "Egocentrique"? Oui, elle l'est.
    Cette représentation est fluctuante et change au gré de mon (notre?) humeur.
    Il faut bien faire face à cette "réalité de passagers éphémères" et à ce "concept d'existence" de P-A. (formules auxquelles j'adhère aussi).

    "Le monde est ma représentation"! Serait-il mon Moi? On NE peut inverser les mots et dire :
    Ma représentation du monde.
    "L'esprit philosophique est né" (0_0)

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  16. Je n'avais pas lu la réponse de Inma.
    Heureusement que Blanchon EXISTE pour nous sortir de cet enchevêtrement de fils... conducteurs:)

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  17. C'est bien Schopenhauer, les premières phrases du "Monde comme volonté et représentation." Bien vu encore une fois, Pierre-André.

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  18. Le hasard n'existe pas: Schopenhauer & Nietzsche ont bercé ma tendre enfance, ça ne s'oublie pas !
    Connaître la représentation du monde selon Blanchon nous ferait avancer sur la voie de la vérité vraie.

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  19. Si on ne croit pas au hasard peut-on croire au destin?
    "Celui qui pose une question est bête cinq minute, celui qui n'en pose pas l'est toute sa vie." Proverbe chinois (^_^)

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  20. C'est plus complexe qu'il n'y paraît: PJR avait 60% de chances de parvenir à ce résultat en citant Schopenhauer; avec Hegel, on en serait pas là. Certainement l'influence de Blanchon: on oublie trop facilement la part des animaux dans les décisions humaines.

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  21. @ Inma : je découvre ici
    http://blogetvoyage.blogspot.com/2010/06/week-end-interlaken.html
    un endroit dont je n'avais jamais entendu parler!
    La photo du lac au "seeclub" a des couleurs envoûtantes.

    Ce n'est certes pas le "hasard" qui me mènera vers ce lac mais, en revanche, je m'interroge : est-ce le "hasard" qui m'a mené vers votre billet sur Interlaken?
    Une piste : j'ai cliqué "par hasard" sur "Traversées et passages".
    Mais si "le hasard n'existe pas" le "réel" de ce lac existe bien (0_0).
    Grosse prise de tête là!

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  22. Le plus impressionnant, c'est lorsqu'on arrive depuis la gare Interlaken-Ost et l'on se retrouve devant le lac de Brienz par surprise, et l'on ne voit que l'eau et les montagnes. Tout est si silencieux et d'une telle pureté géométrique. Je dois avoir un enregistrement quelque part.

    En ce qui concerne le monde comme représentation, je voudrais rapprocher cette discussion de celle qui avait eu lieu sur mon autre blog à propos de la dichotomie réel/virtuel. L'absente avait alors fourni un lien intéressant. Enfin, ça sera pour ce week-end.

    ‎"Todos los hechos que le ocurren a un hombre desde su nacimiento hasta su muerte han sido prefijados por el. Así todo casual encuentro es una cita, toda humillación una penitencia, todo fracaso una misteriosa victoria, toda muerte un suicidio".

    C'est le début de "Deutsches Requiem" de Borges. J'ai beaucoup aimé cette réfutation simultanée du hasard et du destin, avec l'idée de fond d'une liberté absolue qui nous imposerait en même temps une immense responsabilité, même si, dans la nouvelle, le protagoniste ne fait que faire le mal autour de lui.

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  23. Le "Deutsches Requiem" de Borges est-il antérieur au "Réquiem alemán" de Brahms?

    Traversées & Passages, à l'instar de celui des Hébreux en Mer Rouge, conduit à vous faire passer d'un monde à l'autre ou, de façon imagée, entre deux eaux, entre deux lacs: c'est pourquoi l'initiation a lieu à Interlaken au solstice d'été.

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  24. Oui, je voulais un espace parallèle pour mes photos, et pour parler des lieux que j'aime visiter, mais le blog est "en sommeil" pendant quelque temps. Quant aux traversées, j'ai le projet et l'intention d'en faire autant que possible en bateau. La Norvège, par exemple, ou le Cap Horn en voilier (d'ici quelques années).

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  25. Enfin, "pour évoquer les lieux que j'aime visiter", on ne "parle" pas dans un blog, je sais, mais les mauvaises habitudes...

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  26. "on ne parle pas dans un blog"????
    Voulez-vous dire : on ne parle pas de soi?

    Définition du blog :

    "Le terme « Blog » est une abréviation de weblog, qui peut se traduire par « journal sur Internet ».

    Un blog vous permet d’échanger avec d’autres internautes, mais aussi de délivrer des informations sur ce que vous souhaitez. Ainsi de nombreux blogueurs parlent de leurs passions, de l’actualité, de ce qui les touchent ou les intéressent."

    Je pense que vous vouliez dire : on ne parle pas de "l'intime". Que pensez-vous de ceux qui le font? (0_0) (Attention : c'est un piège - rires).

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  27. Non, c'était juste une remarque sur le verbe "parler" qui peut sembler inadéquat lorsqu'il s'agit d'une activité écrite :-)

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  28. Oui bien sûr : écrire n'est pas parler... (grand soupir).

    Bon week-end!

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  29. Mon billet de la semaine n'arrivera pas tout de suite, malheureusement. J'ai encore du travail en perspective pour ce soir, mais j'espère l'occasion d'écrire quelques mots pour demain matin :-))))

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  30. J'ai repassé 13 chemises ce week end, certaines d'entre-elles sous l'influence des harmonies germaniques de la Messe des défunts. Votre contribution à son sujet m'y a encouragé; mais, quelle oeuvre étrange ! Zhen xi guai. Je vous recommande Wagner au passage du Cap Horn (si le Wotan le permet...).

    Ambre: non, on ne parle pas sur la blogosphère; on n'écrit a non plus. Puisqu'on communique par clavier interposé, on clavicotte, etc. (vous pouvez en inventer d'autres).

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  31. Inma, merci de vous être souvenue du lien que j’avais proposé lors de notre "discussion" (discute-t-on dans un blog ?) à propos du virtuel. En fait c’était carrément un livre !
    C’est marrant, ces échanges, ici, sur le monde et nos représentations, je les ai aussi quasi-instantanément rapprochés dans mon esprit de ceux que nous avions eu sur votre blog de 24 heures !

    Merci de me donner envie de lire le "Deutsches Requiem" de Borges… en français !

    Parler, écrire, parler, écrire… J’aime bien votre distinction, car en effet c’est très différent. Je crois que j’aime mieux écrire que parler. Est-ce grave docteur ? D’autres, ici ou ailleurs, souffrent-ils de la même maladie ?

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  32. (Réponse muette).

    Je suis passé il y a 45 minutes devant la maison où Borges a vécu (28, Grande-Rue) et, par une fenêtre ouverte, j'ai entendu que l'on faisait passer l'enregistrement de "Un Requiem allemand" à l'envers. Pensez-vous que ce soit pour trouver la trace de messages subliminaux satanistes ? S'il y en a, Inma risque le bûcher pour avoir fait le rapprochement; du moins en République de Genève.

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  33. Les seuls bûchers à la mode aujourd'hui sont ceux des différentes vanités.

    Contrairement à l'absente, on m'a toujours dit que mes écrits possédaient une certaine froideur et que j'étais beaucoup plus audacieuse à l'oral. Cela doit être ainsi parce que les écrits restent, dit-on. Et le risque de malentendu, plus difficile à corriger qu'à l'oral, est aussi un frein pour l'expression.

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  34. " D’autres, ici ou ailleurs, souffrent-ils de la même maladie ?"

    La même, je ne sais pas, mais quelque chose de curieux concernant la perception du temps, l'un des axes de la représentation de cette réalité si fuyante: imaginez que vous vous réveillez un jour sans changement apparent, mais ayant réalisé une sorte de saut dans le passé. Imaginez que vous vous retrouvez soudainement dans le même état d'esprit qu'il y a dix ans, et qu'il n'existe aucune raison pour expliquer ce phénomène, comme si une mystérieuse échéance avait seulement eu lieu... Naturellement, ce serait incompréhensible pour l'entourage, et aussi pour la personne qui subit cette invasion du passé. Quelle serait en réalité la cause?

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  35. Quelle chance d'être "audacieuse" à l'oral", Inma. Je suis votre "totale opposée", beaucoup plus libre, libérée, audacieuse à l'écrit. L'oral me bloque et si, de plus, je suis fac à querlque'un que j'admire, le trac prend le dessus, acun mot ne parvient à sortir, il m'est arrivé d'en pleurer.
    Pour les examens j'étais obligée de prendre des bêta-(dé)bloquants (0_0)!
    Imaginez, une rencontre avec des internautes que j'affectionne serait catastrophique!

    Je parle je parle je parle:)... quand j'écris!

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  36. Pfff! que de fautes... Même pas le temps de les corriger...
    A bientôt...

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  37. Mmmm, Mais vous avez le don de vous épanouir à l'écrit, c'est pour cela que votre écriture prend le rythme de la parole :-) Je n'étais pas à l'aise non plus pour parler en public à la fac, et ma voix un peu grave et atone n'arrange pas les choses, mais j'ai dû m'y habituer, surtout pour donner des cours et, à certaines occasions, parler à la radio, mais je suis toujours perplexe lorsque j'entends ma voix. (C'est ça, moi??!!!) Mon problème, en fac, était davantage comment me débarrasser de mon accent étranger. J'avais développé une bonne méthode, et l'accent est désormais presque gommé.

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  38. Un accent est toujours charmant quand il est étranger.

    Thomas Gainsborough et Lucien Ginsburg étaient-ils parents ? Sinon, on pourrait créer un arbre généalogique tout exprès.

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  39. @ Pierre-André : vos chemises, les pliez-vous ou les mettez-vous sur un porte-manteau?:) (=_=)
    Serge Gainsbourg peignait avec talent; il a malheureusement brûlé nombre de ses toiles...

    http://www.mesarts.fr/blog/2008/04/19/serge-gainsbourg-et-la-peinture/

    @ Inma : c'est très rare que nous reconnaissions notre propre voix. Tout comme P-A. je trouve les accents étrangers souvent très charmants.

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