Un tableau : Mary Cassatt, Maternal Kiss
Mary
Cassatt, Maternal Kiss
L'adéquation
entre le mouvement esquissé et la matière évoquée par les reflets
rend cette œuvre irrésistiblement attirante. Ce baiser maternel
peint par Mary Cassatt à Paris en 1897 est la représentation d'une
émotion enveloppante, une composition où le naturel évoque la
croissance des plantes, quelque chose se silencieux et d'une beauté
explicite. À la fin du XIXe siècle, Mary Cassatt vit et travaille
principalement en France, où elle est devenue une artiste reconnue
en tant que peintre impressionniste. Le tableau nous montre une scène
d'intérieur, intimiste, où le principal personnage semble être la
lumière qui embrasse la chevelure de la petite fille et donne des
touches chatoyantes à la manche de la robe de la jeune femme, qui
occupe le premier plan et offre un contraste avec les autres
éléments. L'ensemble, où les tonalités chaudes prédominent, -
orange, brun et surtout jaune- est flamboyant, directement exposé ;
le dessin est composée de lignes nettes qui détachent le motif
principal d'un fond indistinct, fait de touches bleues et vertes.
Plusieurs textures sont représentées avec une technique qui
rappelle aussi bien Degas que Manet : délicatesse poudrée de
la peau et des étoffes qui accrochent la lumière. L'usage du pastel
apporte une qualité veloutée et une grande brillance dans le
traitement des cheveux, de la carnation et des tissus. Et il y a
aussi, dans la position et les gestes, tout comme dans le soin
accordé aux étoffes, quelque chose de japonisant, même si ce
pastel n'affiche pas une influence japonaise aussi évidente que
d'autres œuvres graphiques de Mary Cassatt, qui avait découvert
l'art du Japon lors d'une exposition à Paris, en 1890 (La Lettre,
ou La femme à la toilette se coiffant).
Si
maternité est mise en avant, dans le titre et le sujet, l'unique
regard est celui de la petite fille, qui ne semble pas s'adresser pas
au spectateur, mais se dirige vers un point extérieur. Un regard
calme et curieux qui paraît questionner le monde qui l'entoure. La
mère et l'enfant forment un tout, et le visage maternel s'efface ou
se cache pour montrer l'expression enfantine. On pense à des scènes
similaires, comme Maternal Caress, qui d'ailleurs utilise les
mêmes modèles, souvent issus de de l'entourage de l'artiste, femme
indépendante et célibataire, mais dont l’œuvre illustre avant
tout une idée du bonheur familial et de la relation mère-enfant.
Mary
Cassatt, Maternal Kiss, pastel sur papier,1897, Philadelphia Museum
of Art
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